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La météo avec WindyTV

Et si on improvisait ?

 

(Ou : 8 jours pour un nouvel avion "scratch built" !)

 

 

Nous sommes en 2019, à Millau et c'est la première rencontre de planeurs "Vintage" organisée par les Vautours de Millau. Là, une brocante improvisée au pied des voitures permet à chacun de faire de la place dans son hangar ou de trouver la bonne affaire. Je vais liquider quelques modèles et fuseaux, mais j'en reviendrais avec entre autres trois paires d'ailes identiques en expansé coffré, trapézoïdales, à profil plan-convexe et avec ailerons… C'est l'ami Pascal Cepeda alias Monsieur Silence Model qui les brade à un tarif qui ne se refuse pas… J'en ferais bien quelque chose, un jour ! La première paire a servi à faire le Donald, qui a été déjà une "improvisation" totale avec juste un croquis au 1/10e. Ce planeur avait des volets-aérofreins et c'était un gros bourdon dodu qui volait fort bien. Je l'ai revendu en 2022. Mais il me restait encore deux paires ces ailes. Septembre 2023, il est temps d'en utiliser une deuxième !

 

Donald a été le premier à utiliser une des 3 paires d'ailes achetées en 2019 à Pascal Cepeda. Malgré son air dodu, il vole très bien, gratte honorablement et est avant tout très amusant et virevoltant.

 

En 2022, il a quitté mon hangar et vole depuis dans d'autres mains.

 

J'ai une flotte qui se renouvelle sans cesse...

Pour nous mettre en bouche, quelques images du Lil'Tug... Cliquez sur les vignettes pour agrandir !

 

Caractéristiques

Nom : Lil'Tug

Conception et réalisation : Jean-Louis Coussot

Envergure : 1440 mm

Cordes aile : 200 mm / 170 mm

Profil aile : Plan convexe 11%

Surface alaire : 26,6 dm2

Moteur : Roxxy C35-48 Kv 990

Hélice : APC-E 10 x 6

Servos : 5 x Kavan GO-13MG + 1 EMax ES3302MG

Récepteur : Jeti REX7 Assist

Batterie : 3S 2800 ou 3300 mAh, 4S 2700 mAh

Poids sans batterie : 1337 g

Poids avec 3S 3300 mAh : 1598 g

Poids avec 4S 2700 mAh : 1660 g

Charge alaire : 60 à 62 g/dm2

 

 

 

Quelques coups de crayon sur un bloc quadrillé...

Depuis toujours, mes modèles persos commencent de la même façon : un bloc Rhodia A4 avec quadrillage 5x5 mm sur lequel je trace mon avant-projet au 1/10e ou au 1/20e quand c'est trop grand pour rentrer au dixième.

Il y a déjà quelques mois que j'ai tracé l'ébauche du "prochain" à utiliser ces ailes. Et ça commence en traçant la géométrie de l'aile : chaque panneau mesure 720 mm d'envergure, avec 200 mm de corde à l'emplanture et 170 mm au saumon. Les ailerons full span ont une profondeur de 30 mm…

 

Si le profil vous intéresse, le voici.

 

Voilà la base. Une vue de dessus, une vue de profil… L'idée est de faire une fois de plus un truc qui se construise très facilement, à plat sur le chantier, avec donc un fuselage à fond plat comme les e-Whisky, e-Bourbon et compagnie… Ce sera juste un peu plus gros. Je veux aussi rester en hauteur limité à ce qui peut sortir d'une planche de balsa de 1000 x 100 mm… Et ça me donne en gros la longueur et la hauteur du fuselage. A ce moment, je ne sais pas encore quelle sera la motorisation. Je dessine à l'inspiration du moment… Et pourquoi ne pas créer un mini-remorqueur, pour emmener de petits planeurs légers ? Un genre "Mini Bidule" ? Ben oui, mais non, car un bidérive en petit format, ça complique beaucoup la commande des dérives, impossible de mettre deux micros servos dans un stab planche. Et des renvois, c'est trop complexe à mon goût. L'autre solution, c'est l'empennage papillon qui dégage bien le passage du câble…

Je dessine un train classique, ce qui imposera un servo dédié à la commande de la roulette qui ne peut se conjuguer mécaniquement aux empennages papillon.

Le papillon sera ouvert à 110° et surtout, je lui donne une surface vraiment énorme : Un remorqueur, il faut que ça tire droit naturellement. Les planeurs derrière cherchent bien souvent à le "balader" et donc, il doit être super amorti. Les gouvernes sont aussi largement dimensionnées pour disposer d'une forte autorité quand derrière, ça bouge beaucoup… Projeté en vue de dessus, j'ai un "volume de stab" de 0,79 et oui, c'est énorme ! Et alors ? Celui qui n'aime pas peut faire comme il veut. Là, c'est mon jeu, j'fais ce que je veux ! Et histoire d'avoir encore plus de stabilité de route, j'ajoute une sous-dérive. Celle-ci aura aussi pour avantage de donner de la hauteur disponible pour un support de roulette de queue robuste (j'ignore à ce moment comment il sera réalisé).

 

 

Le croquis me plaît bien… Je lui trouve un nom : Un petit remorqueur, c'est un "Little Tug", et Little se contractant en "Lil", ça donne Lil'Tug…

Et l'esquisse va rester quelques mois dans le bloc, en attendant que :

  • J'ai le temps
  • J'ai les équipements
  • Je sois décidé !

C'est à la mi-septembre 2023 que les conditions sont réunies... Top départ le 17 septembre 2023 très exactement !

 

Fouilles archéologiques dans les tiroirs...

J'ai un croquis et j'ai des ailes bien avancées… Maintenant, il faut voir ce dont je dispose d'autre dans les tiroirs pour faire le modèle dessiné à moindres frais, donc en utilisant un maximum d'éléments déjà en ma possession…


Le moteur tout d'abord… Dans le tiroir à brushless, je trouve un ensemble complet de motorisation de Lentus Multiplex (Roxxy C35-48 Kv 990), avec le moteur, le contrôleur et même un capteur de tension/courant/capacité consommé Jeti encore connecté… Si ça emmène un Lentus de plus de 3 mètres, ça doit pouvoir emmener mon petit avion de 1400 mm et encore autre chose accrochée derrière ! On oublie l'hélice repliable d'origine, ici, ce sera une APC-E et j'ai une 10 x 6 en stock qui devrait être pas mal ! Je trouverais bien un cône pour la fixer dans la… boîte à cônes !


Dans le tiroir des trains, je ressors une lame en fibre de verre qui a sans doute une vingtaine d'années de stockage… Je ne sais même plus de quel modèle elle provient. Un Fun Fly "fuselu" probablement… Les axes de roues sont toujours en place ; Un tiroir plus bas et je trouve des roues qui se montent parfaitement…


Bon, côté batteries, j'ai du LiPo 3S 2800 ou 3300 mAh et du 4S 2700 mAh, ça fera l'affaire.

 

 

Par contre, pour les servos… ce n'est pas que j'en manque, mais je n'ai pas assez de modèles identiques et bien dimensionnés… Le modèle va être bien motorisé et donc, il pourra aller assez vite. Il faut des servos qui suivent. Je penche pour un format 12-15 grammes avec du couple. Il me reste un GO-13MG Kavan… Il serait bien sur le crochet de remorquage, mais il m'en faudrait 4 autres pour les ailerons et les papillons. A 13 grammes pour un couple de 2 kg.cm sous 4,8 V et 2,2 kg.cm sous 6 V, et avec des pignons métal, il me semble parfait, d'autant qu'il n'est pas ruineux ! CD Design chez qui j'approvisionne d'habitude les servos Kavan étant à ce moment en train d'admirer les courses de Warbirds et autres racers à Reno, j'en commande quatre chez Guix Model qui arriveront en 24 heures. Pour la roulette de queue, il me reste un E-Max ES3302 MG, un petit costaud à 12,5 grammes qui ira très bien.


Bon, ben c'est pas mal tout ça ! Y'a plus qu'à…

 

En mode "impro"

Vu que le Lil'Tug va se construire à partir d'éléments de "récup" disponibles dans "mes" tiroirs et avec en grande partie du bois issu du "tiroir à chutes"… je n'envisage pas d'en faire un plan. Ce sera un modèle unique, un "one shot" ! Et donc, je vais imaginer la structure au fur et à mesure, en traçant directement chaque pièce sur le balsa ou le contreplaqué. On y va en mode "impro" ! Sortie des règles, équerres, pistolet, feutre fin et cutter, mise sous tension de la scie, du lapidaire et de la perceuse, et avec juste la feuille A4 griffonnée pour guide, j'attaque !

 

Deux planches neuves de balsa de 2 mm vont être à la base de tout. Les flancs de fuselage sont tracés. L'assise de l'aile est calée avec l'intrados à un petit degré (3 mm sur 200 mm de corde, soit 0,85°), ce qui donnera un calage de 2° au profil par rapport à la référence horizontale du fuselage qui est ici le dessous du fuselage. Le plan de pose du stab est lui à 0°. Toutefois, avec l'évasement du fuselage en partant de l'arrière, l'avant du stab papillon va légèrement plonger, ce qui va donner un Vé longitudinal de 3 à 4°. (Aux essais en vol, quelques crans de trim à piquer montre que c'est un peu trop et j'aurais pu caler l'assise du stab pour relever le BA d'un millimètre…)

Le piqueur moteur est tracé d'origine et le flanc droit est plus court que le gauche à l'avant de 3 mm pour installer d'office de l'anticouple.

 

Pour la suite, on passe en format "roman photo". Survolez les photos et vous aurez la légende qui s'affiche. Cliquez sur une photo pour l'agrandir, et la légende sera dessous. Et utilisez les flèches pour naviguer dans les diaporamas ou les faire défiler automatiquement.

 

Fuselage (1ère partie)

 

 

Crochet de remorquage et gaines de commandes

Le servo étant déjà positionné, il ne manque que le mécanisme du crochet. Je vais le concevoir sous Fusion 360 et le réaliser en impression 3D avec mon ENDER 3 Pro. Le passage de la tige sera manchonné par des chutes de gaine de commande. Le passage des gaines des commandes allant vers l'arrière du fuselage doit être prévu dans la plaque support.

Après la mise en place du crochet, les gaines de commandes des gouvernes des papillons et de la roulette de queue sont collées en place.

 

 

Fuselage (2ème partie)

Une fois les gaines en place, je peux fermer l'arrière du dos du fuselage. Là, le balsa est sorti du tiroir à chutes… Pas de gaspillage SVP !

Ensuite, il va falloir s'occuper de la partie avant en coupant le couple support moteur et en l'ajustant (les blocs de balsa du haut du fuselage ont été chanfreinés pour laisser le passage du moteur). Une entrée d'air sous l'hélice est prévue pour ventiler le moteur, le contrôleur et la batterie.

La fixation du train sera aussi imaginée et installée avant de refermer le dessous du fuselage.

La fixation arrière de l'aile va être mise en place.

Et la sous-dérive viendra compléter la "massue"…

 

 

Empennages "papillons" et roulette de queue

Là, pas de complication, de la planchette de balsa de 5 mm "épicétou"…. J'en vois déjà qui vont hurler au poids ! Oui, j'aurais pu faire un treillis… Mais bon, j'avais des chutes de balsa plume Air Loisir et même en 5 mm, ça ne pèse pas grand-chose, alors, je ne me suis pas compliqué la vie. Au moment de couper les gouvernes, j'ai quand même trouvé que les "rectangles" dessinés sur le croquis initial, ça faisait beaucoup de surface et qu'en plus, ça n'était pas élégant, alors, j'ai un peu réduit la corde des gouvernes aux extrémités… Ma surface de stab va tomber à 0.77… Ben ça ira quand même…

 

 

L'aile (mais pas la cuisse)

Les ailes achetées à Pascal étaient bien avancées et n'ont demandé que peu de travail : les bords d'attaques et saumons étaient collés et poncés, les ailerons découpés et refermés et des puits de servos déjà découpés à l'intrados. Il restait donc juste à réaliser de quoi fixer les servos, à raccorder les deux demi-ailes, et à prévoir les éléments de fixation. Back to work !

 

 

Scéance "bavouille"... (Indispensable !!!)

A ce stade, impossible de résister à l'envie de sortir le Lil'Tug dans la cour et de voir à quoi il ressemble… Quelques photos et ensuite :Back to work !

 

 

Fuselage (3ème partie)

Il reste donc le dessus du nez à façonner. Une plaque de fermeture et ensuite, ce sera cutter, rabot, cale à poncer, huile de coude (j'ai plus d'huile de genou de pie…), sueur et éternuements ! Le tout pour façonner des angles et un museau un peu arrondi à cette massue tout au carré à la base.

 

 

Entoilage et décor

Pour l'entoilage, ce sera film thermorétractable blanc tout simplement. En une demi-journée, c'est réglé.

Pour le décor, j'ai utilisé du vinyle adhésif Oracal 651 découpé sur un traceur à découpe Silhouette Cameo 4 qui a rejoint ma panoplie d'équipement il y a peu. Je n'ai pas encore un gros stock de couleurs… J’ai fait avec ce que j'avais, du rouge, du turquoise et du noir.

Le dessin de tracteur ailé est un bidouillage maison à partir de deux images trouvées sur le net, vectorisé avec le logiciel Silhouette Studio.

Le reste a été dessiné dans Illustrator et transféré dans Silhouette Studio.

 

 

Finalisation de l'équipement

Il restait à installer les servos d'ailerons, les guignols, les commandes… Il m'a fallu concevoir des guignols spéciaux pour commander les gouvernes du papillon. Là encore, Fusion 360 et l'Ender 3 Pro ont été d'un grand secours. Les guignols étaient juste collés au départ, j'ai préféré assurer avant le premier vol et j'ai ajouté deux vis M2 par guignol.

Les commandes de profondeur/direction sont une corde à piano de 1,5 mm passant dans les gaines installées au départ, avec un pli en Z côté guignol et un connecteur à vis de pression sur le palonnier de servo. Pour la roulette, une fine gaine avec corde à piano dedans est reliée par un Z côté servo et un connecteur à vis sur la commande à l'arrière.

Pour les ailerons, des guignols du commerce sont vissés au travers des gouvernes et un kwick link les raccorde au servo sous chaque aile.

Le contrôleur est glissé sous la platine porte batterie.

Pour la batterie, j'ai une sangle velcro qui maintient le pack dans le sens vertical, et des plots de velcro adhésif sur la platine et le pack pour la tenue d'avant en arrière.

Le récepteur est un Jeti REX 7 Assist, avec gyros, altimètre et variomètre intégrés.

Les fils restent discrets grâce au plancher qui permet de les dissimuler.

Pour connecter les servos d'ailerons, j'ai une courte rallonge de 10 cm qui reste à demeure sur le récepteur pour un des deux, et pour l'autre, c'est un petit buzzer de sécurité (qui bipe si on ne touche à aucune commande durant une minute, pour éviter d'oublier d'éteindre le modèle, et qui bipe en continue façon "SOS" si aucune voie n'est sollicitée durant deux minutes, facilitant ainsi la recherche d'un modèle perdu) qui fait office de rallonge.

L'hélice est installée sur un cône de précision de 45 mm. Actuellement, j'utilise une 10 x 6 APC-E qui ne consomme que 30 A environ en 3S (parfait pour voler solo) et qui consomme 45 A en 4S avec une traction très largement supérieure à la masse du modèle.

Après les premiers vols, j'ai eu l'idée d'ajouter un jonc carbone entre les deux plans fixes du papillon, ceci non pas pour le rigidifier, mais juste pour éloigner le câble de remorquage des interstices entre fuselage et gouvernes du papillon. Un câble qui coince une gouverne ou qui réussit à accrocher un guignol, ça peut faire désordre, donc… une petite précaution dont l'avenir dira si elle est payante.

 

 

Réglages et programmation

Le centrage a été prévu entre 60 et 65 mm du bord d'attaque (qui n'a pas de flèche), soit entre 32 et 35 % de la corde moyenne. Il est obtenu facilement juste en déplaçant le pack d'accus. J'ai tracé des repères dans le fuselage correspondant aux packs que je peux utiliser avec l'avion.

J'ai prévu trois types de packs :

  • 3S 2800 mAh
  • 3S 3300 mAh
  • 4S 2700 mAh

Les 3S seront plus pour voler "en solo", tandis que les 4S sont destinés au remorquage. Pour éviter de consommer "grave" en 4S, j'ai fais une courbe de gaz qui a un plat vers 75% de la course du manche et jusqu'à 95%, puis une montée brutale à 100%. Ainsi, sauf quand le planeur à tirer sera aux limites du modèle, il suffira de ne pas monter dans les derniers millimètre du manche de gaz pour limiter la consommation à 30-35 A, soit déjà dans les 500 Watts. Le manche en butée, ce sera la "post-compbustion" avec plus de 650 Watts consommés. (Sans planeur derrière, le Lil'Tug peut passer directement du décollage à une montée verticale où on le voit nettement accélérer au fil de la montée !)

 

Le modèle étant "unique", je ne ferais pas de tableau de débattements ou de programmation, mais je vais expliquer les grandces lignes :

Pour la roulette de queue :

J'ai affecté une fonction "Trim" à la roulette avec un potentiomètre rotatif pour régler ce trim de roulette. Le débattement de ce trim est de 20 % du débattement maxi normal du servo de roulette. Ainsi, il est facile d'avoir un avion qui roule droit, sans avoir à toucher au trim de la fonction "direction" qui elle est réservée aux empennages papillon. Un mixage est nécessaire pour commander la roulette de queue depuis le manche de direction : Mixage "Direction ->Roulette". J'ai réglé un débattement moyen, qui permet de faire demi-tour sur une grosse moitié de la largeur e notre piste, soit un rayon de virage de 2,5 mètres environ. Toutefois, pour que la roulette ne soit pas trop sensible lors du décollage, je réduis le taux de ce mixage de moitié quand je suis sur la phase de vol correspondant à la position "décollage" des flaperons (1er cran de volets). Ainsi, la roulette n'est pas trop sensible et dès que la queue se lève, ce sont les gouvernes du papillon qui prennent naturellement la relève.

 

Pour les ailerons (flaperons) :

Le profil étant un plan convexe relativement épais, et les ailerons étant des full span de faible corde, on peut s'attendre à ce que les ailerons donnent un lacet inverse marqué (en plus, j'ai une référence avec le Donald… Je savais à quoi m'attendre).

Par ailleurs les ailerons étant découpés et refermés quand j'ai acheté les ailes, j'ai constaté que le biseau à l'intrados avait un angle faible, et donc, qu'il ne permet pas un gros débattement vers le bas ; avec l'articulation au "scotch" côté extrados.

Je prévois donc un gros différentiel aux ailerons et un léger mixage ailerons->direction, ce qui devrait annuler le lacet inverse.

Il n'est pas possible de débattre assez vers le bas pour que les ailerons braqués tous les deux vers le bas puissent freiner beaucoup l'avion. Toutefois, l'expérience du Donald me permet de savoir qu'un peu de décalage du neutre vers le bas augmente la portance de manière significative sur cette aile. Donc, je peux programmer les ailerons en "flaperons" et avoir outre la configuration normale (ailerons alignés avec le profil) :

- Un premier cran de volets avec un braquage léger des ailerons vers le bas qui aide au décollage, et j'augmente alors encore le différentiel et j'augmente le taux du mixage ailerons->direction.

- Un "second cran de volets" est obtenu avec pratiquement le braquage maxi possible vers le bas des ailerons. Le différentiel d'ailerons passe alors en "Split" (plus de débattement vers le bas, et débattement vers le haut augmenté pour garder une bonne efficacité), et mixage ailerons->direction encore augmenté.

Je n'ai pas prévu de snap flaps, c'est inutile sur ce type de machine.

 

Et c'est tout pour les mixages...

Les essais en vol ont montré que piqueur et anticouple sont bons (mon "PIF" a été efficace) et donc, aucun mixage gaz-profondeur ou gaz-direction n'est nécessaire.

 

Expos

J'ai préprogrammé des expos sur tous les axes avant le premier vol et, durant les premiers packs, j'ai affiné les taux d'expo pour que l'avion soit "à ma main" dans les trois configurations (Lisse, 1 cran et 2 crans de volets, ou dit autrement, normal, décollage et atterrissage).

 

Divers

Un inter verrouillable est programmé pour la coupure moteur. C'est une sécurité que je trouve indispensable sur les modèles électriques. Par ailleurs, l'émetteur Jeti est programmé de manière à ne pas permettre l'émission tant que tous les interrupteurs, manches et autres potentiomètres sont dans les bonnes positions pour une mise sous tension du modèle en toute sécurité.

Un capteur de télémétrie mesure la tension de la batterie, le courant consommé instantané et la capacité consommée depuis la mise sous tension. Ceci me permet lors des essais de vérifier les valeurs de courant, et donc si nécessaire de changer d'hélice. Une alarme est réglée sur la capacité consommée afin de prévoir l'atterrissage dès que j'ai consommé 70 % du pack (basé sur le plus représentatif, c’est-à-dire un 2700 mAh. L'alarme est réglée à 1900 mAh consommés). L'option vario/altimètre n'était pas active lors des premiers vols, elle va l'être dans les prochains jours (option payante, je suis en attente du code de déverrouillage quand je rédige ces lignes). Le vario n'est pas capital en avion, mais l'alti va permettre de régler une alarme sur 100 mètres, ce qui me semble une bonne hauteur pour demander au pilote de "petits" planeurs de larguer… Plus haut, la visualisation de l'avion va être problématique…

 

 

Les premiers essais en vol (sans planeur à remorquer)

Ils ont été réalisés sur le terrain de mon club "Aéro Massilly 71" (piste en dur de 55 x 9 m) le 25 septembre 2023, par une belle journée ensoleillée et un vent faible de nord-nord-est, avec une température de 24 °C. Nous sommes le 25 septembre 2023, c'est à dire... 8 jours après de début de construction.

Au premier décollage, il a été nécessaire de trimer la profondeur légèrement à piquer, ce qui montre un Vé longitudinal un peu fort. Si je devais refaire un fuselage, le bord d'attaque du stab serait remonté d'un millimètre. Mais l'écart au trim restant faible, l'avion ne sera pas modifié. A part ça… le Lil'Tug s'est immédiatement montré très agréable, très amorti et "tendu" en tangage et en lacet, assez vif en roulis (un petit réglage d'expo et c'est devenu plus homogène). Le décrochage n'intervient que tardivement, et il reste très sage. Le Lil'Tug refuse de se mettre en vrille, il part en spirale engagée sans prise de vitesse excessive. Très sage !

Les "volets" ont été testés et ils permettent de ralentir un peu plus, mais ils freinent peu et même au second cran, l'avion allonge un peu à l'atterrissage.

Au niveau lacet inverse, il est inexistant dans les 3 positions des flaperons ! Les niveaux de différentiel et les taux de mixage ailerons->direction sont parfaits (coup de bol…).

La direction donne un net roulis induit "verse" (de même sens que l'ordre à la direction) marqué. Je pensais qu'avec le papillon, cet effet serait peu visible, mais il est bien là !

Toute la voltige "de base" passe facilement, y compris les renversements et le vol dos. Les tonneaux sont faciles, y compris à 4 et 8 facettes. La boucle carrée est très propre avec des angles bien marqués. Les tonneaux déclenchés sont possibles et s'arrêtent net. La limite est le vol tranche qui ne tient pas et est désagréable à stabiliser (le papillon, ce n’est pas le top pour la tranche).

Le très bon point, c'est la tenue d'axe au sol ! Le Lil'Tug part vraiment tout droit, monte tout seul en équilibre sur son train principal et attend que l'on tire légèrement la profondeur pour décoller. Ultra-facile ! De même, on peut le poser 3 points sans tendance au rebond et il reste bien dans l'axe, et on peut aussi poser "deux points" (atterrissage de piste en terminologie grandeur) et rouler queue haute avec un filet de gaz tant qu'on veut, il ne bouge pas d'un poil et tient son axe ultra facilement. C'est un très bon point pour un remorqueur. Rien de pire qu'un remorqueur qui part de travers au décollage…

Avec le pack 3S 3300 mAh, la vitesse est très sympa avec une croisière idéale un poil au-dessus de mi-gaz. Le taux de montée est déjà très bon, mais pour remorquer, je pense qu'il faudrait limiter à du très léger (800 g). Pour tirer un "Lidl", aucun problème.

Avec le pack 4S 2700 mAh, on a de la puissance en réserve. Sans planeur derrière, je décolle à mi-gaz… et c'est vite en vol. Plein gaz, l'accélération est foudroyante et on peut décoller et cabrer à la verticale sans délai. On voit nettement le Lil'Tug accélérer très fort en montée verticale et il est à plus de 100 mètres en quelques secondes. C'est là que ma courbe de gaz avec une sorte de "Post Combustion" est bien utile pour tempérer les ardeurs du bidule… Un léger recul du manche de gaz et on redescend immédiatement à une puissance plus raisonnable. L'idée est de n'utiliser la puissance maxi que pour décoller un planeur un peu aux limites de masse ou de traînée, et dès la montée stable, de revenir à ce qu'on peut appeler "puissance max continue"…

 

 

Pour illustrer cette présentation en images qui bougent, voici une vidéo prise par Cécile Coussot avec son smartphone durant le 3ème pack. Oui, ça virevolte beaucoup, ce qui ne colle pas à l'idée qu'on se fait d'un remorqueur, mais il fallait d'une part rester au plus près, car pas de téléobjectif, et puis... puisqu'il n'y avait pas de planeur, j'avais bien le droit de profiter de mon nouveau jouet, non ?

 

Autre point intéressant du comportement, si le Lil'Tug monte très fort, il sait aussi descendre très vite : moteur coupé, hélice en moulinet (frein désactivé sur le contrôleur), je peux tomber du ciel en piqué vertical sans qu'il passe en survitesse. Ce sera très bien en remorquage pour rentrer au plus vite une fois un planeur largué.

Les atterrissages sont aussi faciles qu'avec la plupart des trainers à trains classiques… Rien de spécial. Il allonge si on arrive de haut, alors, plan faible et courte finale tenue avec un filet de gaz, deux crans de volets, queue légèrement basse, et je coupe 10 mètres avant le point de posé choisi. Aucun stress !

L'autonomie est aussi un bon point : avec le 3S 3300 mAh, j'ai volé 20 minutes en testant et en affinant les réglages de base… Et j'avais consommé 2000 mAh…

Avec les deux packs suivants 4S 2700 mAh et alarme réglée à 1900 mAh, j'ai volé un quart d'heure en remuant allègrement le bestiau…

C'est de bon augure pour le remorquage, on devrait pouvoir faire un bon paquet de montée sur un pack… Avec des "Lidl", une montée va durer à tout casser 10 secondes, et comme on ne va rien consommer pour rentrer au terrain, ou presque, on peut aligner du monde en piste.

Dernier point, la ventilation : après chaque pack, j'ai mis le thermomètre... heu... non, le doigt en fait, sur le moteur, contre le contrôleur et sur le pack LiPo. Moteur chaud mais pas brûlant (je peux laisser le doigt indéfiniment dessus). Le contrôleur est tiède, tout comme le pack d'accus. Super, la ventilation marche donc très correctement !

Bref, à l'issue de la première journée d'essais, le bilan est plus que satisfaisant : le Lil'Tug est agréable, performant, facile… Que demander de plus ?

La suite, je la rédigerais dès que j'aurais pu accrocher des planeurs derrières. Je me fixe a priori 2 mètres d'envergure et 1 500 g comme limite, on verra en essayant si j'ai bon… ou pas ! Je vous dis donc à bientôt pour la suite ! Ah, ben non, c'est fait... Maintenant, on a testé le remorquage !

 

Avec planeur derrière :

Dès le samedi suivant les premires vols en solo, on a pu tester le Lil'Tug avec des planeurs légers accrochés derrière : Le Lisa (Copaero) de Dominique Wuylsteker (en fait, mon ex-Lisa, puisque c'est celui qui a servi à l'essai dans FLY n°116 en 2004, toujours aussi vaillant et gratteur 19 ans plus tard...) et mon Micro-Lunak Island Models (https://www.jlc-aviation.fr/aéromodélisme/les-dossiers-de-construction/micro-lunak-ireland-models/) ont servi de cobayes.
 

Début des essais avec le Lisa et Michel Voisin aux commandes, avec un pack LiPo 3S 2800 mAh dans le Lil'Tug. Sur la piste de 50 m de long, le câble de 15 mètres laisse 35 mètres pour décoller. Décollage plein gaz, c’est parti sans problème, en l'air en 10 mètres pour le Lisa et bien avant la fin de la piste pour le Lil'Tug. Montées "tranquilles" avec un contrôle de trajectoire vraiment facile du remorqueur. Le vario étant maintenant activé sur le récepteur Jeti Assist, on a pu relever un taux de montée d'environ 4 m/s pour l'attelage.
Dominique Wuylsteker s'est aussi essayé au remorquage (une première pour lui) et ça a permis, à la première montée, de voir qu'avec le planeur en position un peu basse, le contrôle de la pente sur le remorqueur restait très facile, les grands stabs et les grosses gouvernes fonctionnent comme espéré. Dès la seconde montée et après un petit briefing, Dom savait se tenir un peu plus haut et c'était parfait. Le Lisa fait 2 mètres d'envergure et pèse environ 700 g.

 

Ensuite, Michel Voisin a essayé le Lil'Tug en solo avant de me remorquer avec le Micro Lunak de 1250 mm d'envergure et qui pèse seulement 654 grammes. Et cette fois, on a mis un 4S 2700 mAh dans l'avion… Premier remorquage sans mettre plein gaz, ça grimpait déjà fort… On a testé ensuite "pour le fun" et aussi "pour savoir", un décollage plein gaz avec montée "sévère" : 10 m/s, voire plus ! C'est de la satellisation !


Le Lisa a aussi été tracté avec le 4S, et 3/4 des gaz sont très largement suffisants pour que ça grimpe aux arbres. En 15 à 20 secondes, on passe les 100 mètres et comme je le pensais, c'est bien assez pour la visibilité de ces petites machines. Quand l'alarme "100 mètres retentit", je demande au planeur de larguer et le temps qu'il le fasse, il est déjà vers 120-130 mètres de haut… De quoi partir chercher les pompes. (Pour mémoire, en F3Q, le largage avec des remorqueurs standards et des planeurs de 4 mètres se fait à 200 mètres, on est donc dans la proportion au niveau visuel.)

A l'issue d'une série de remorquages des deux planeurs avec le pack 4S et une séance voltige finale, j'ai réalisé des mesures de température avec un thermomètre infrarouge cette fois (c'est quand même plus précis que le doigt !), juste après retour au parking (donc 2 minutes après le dernier posé) : Batterie à 33° (pour 23° de température ambiante), moteur vers 43°… On peut dire que tout va bien !


Je reste sur mon idée que 1500 g seront la limite de masse des planeurs, et pour l'envergure… Si le planeur est très léger, on pourra sans doute dépasser les 2 mètres… Plus de 10 montées semblent facilement possibles sur un pack, en moyenne, mais avec des planeurs vraiment micro comme le Micro Lunak, et un temps de montée de 12 secondes, on va pouvoir en faire le double au moins.


Bref, c'est très positif et j'espère que les pilotes de Massilly qui sont surtout dotés de planeurs électriques vont s'équiper en petits planeurs remorquables pour des séances bien fun !

 

 

J'espère que la description de ce projet vous aura intéressé. Le but n'étant pas cette fois de proposer le plan du modèle, mais juste de vous inciter à être créatif et aussi de suggérer de démocratiser le remorquage de petits planeurs, car tout le monde n'a pas la possibilité de pratiquer le remorquage de grands planeurs et si les images des rencontres GPR font rêver, il faut aussi penser aux modélistes à petit budget et/ou à pistes courtes !

 

Volez bien et volez prudemment !

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© Jean-Louis Coussot